Une nouvelle étude suggère que l’eau n’était pas forcément le seul liquide à s’écouler à la surface de la Planète rouge – une piste pleine d’implications potentielles qui pourrait bouleverser notre compréhension de l’histoire martienne.
Une nouvelle étude suggère que l’eau n’était pas forcément le seul liquide à s’écouler à la surface de la Planète rouge – une piste pleine d’implications potentielles qui pourrait bouleverser notre compréhension de l’histoire martienne. De nombreux indices géologiques suggèrent très fortement que le paysage de Mars a été façonné par du liquide. Mais gare aux conclusions hâtives ; une nouvelle étude suggère en effet que la Planète rouge aurait également pu héberger de vastes rivières non pas d’eau… mais de dioxyde de carbone. Dès que la mission Mariner 4 nous a offert les premiers gros plans de la surface martienne en 1965, les planétologues ont immédiatement observé des similitudes troublantes avec certains paysages terrestres. Cette impression a été confirmée avec les missions Viking, dans les années 1970 ; même si les clichés étaient relativement primitifs par rapport à ce dont les agences spatiales sont capables aujourd’hui, on distinguait déjà des structures qui ressemblaient fort à des lacs et des rivières asséchés. Au fil du temps, de nouveaux engins comme Mars Odyssey, Mars Reconnaissance Orbiter, puis les rovers Curiosity et Perseverance n’ont fait que renforcer l’idée que la Planète rouge a un jour hébergé de grandes quantités d’eau liquide, avec tout ce que cela implique pour la recherche de vie extraterrestre. Mais l’excitation générée par ces observations a aussi pu pousser certains chercheurs à prendre leurs désirs pour des réalités. Il est aussi tout à fait envisageable que cet élément qui a directement contribué à l’émergence de la vie telle qu’on la connaît sur Terre n’ait pas agi seul. Une équipe de chercheurs dirigée par Michael Hecht, grand artisan de l’un des principaux instruments du rover martien Perseverance s’est récemment penchée sur ce scénario Si la majorité des recherches se sont focalisées sur l’eau jusqu’à présent, c’est surtout parce que les preuves minéralogiques collectées par les rovers martiens semblaient toutes pointer dans cette direction. Mais les auteurs de cette nouvelle étude ont trouvé un angle d’attaque différent. Ils se basent en effet sur des études récentes qui traitent de la séquestration du carbone — le processus géochimique à travers lequel les éléments carbonés sont extraits de l’atmosphère, puis stockés dans différents supports géologiques et biologiques. Sur Terre, ce processus a tendance à générer des altérations bien spécifiques au niveau de la structure de certaines roches. Dans leur papier, et Hecht et ses collègues ont donc tenté de déterminer si la géologie martienne pourrait aussi avoir été influencée par du dioxyde de carbone liquéfié, en se basant sur ce que l’on sait de la composition chimique de son atmosphère et de ses roches. Et la conclusion est assez intéressante : ils affirment que « les réactions entre le CO₂ liquide et les minéraux sont cohérentes avec les produits d’altération prédominants de Mars, les carbonates, phyllosilicates et sulfates ». En d’autres termes, il est tout à fait possible que du dioxyde de carbone ait également contribué à l’apparence actuelle de la planète préférée d’Elon Musk. Mais cette hypothèse est aussi accompagnée de plusieurs questions subsidiaires. La première concerne la quantité de CO₂ liquide ; aurait-il été dominant par rapport à l’eau, ou présent en plus petite quantité ? Et sous quelle forme aurait-il pu exister ? Peut-on imaginer de véritables torrents à la surface de la planète, ou simplement de petits films de liquide qui aurait fondu à la base d’une calotte de CO₂ gelé, voire des réservoirs souterrains ? Pour l’instant, il est encore impossible de répondre rigoureusement à ces questions. Mais Hecht affirme que l’hypothèse du dioxyde de carbone liquide a tout de même du potentiel, et qu’il sera donc important de chercher à la vérifier ou à l’infirmer — ne serait-ce que par curiosité scientifique. « Il est difficile de dire dans quelle mesure il est probable que cette spéculation soit vraie », tempère-t-il dans une interview à MIT News. « Ce que nous pouvons dire, c’est que la probabilité est suffisamment élevée pour qu’elle mérite d’être étudiée. » Il conviendra donc de suivre les pérégrinations des rovers martiens sur les prochaines années, ainsi que le retour des échantillons de Perseverance qui est prévu au début de la prochaine décennie. Qui sait ; peut-être que les planétologues y trouveront suffisamment d’indices pour confirmer ce scénario qui regorge d’implications concrètes pour l’histoire de notre voisine écarlate ! Le texte de l’étude est disponible ici. 🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.
Source : MIT News
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